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29 mars 2024

Dérapage incontrolé au Conseil Général des Alpes Maritimes

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Celui-ci l’avait interrogé sur le financement de la participation du journaliste Jean Pierre Pernaut au trophée Andros, une course automobile sur glace qui se déroule dans plusieurs stations de sports d’hiver françaises. Retour sur cet incident avec Marc Concas qui nous explique pourquoi « combien ça coûte »

concas-CG.jpg Nice Première : Marc Concas, pouvez-vous nous expliquer l’incident de cette dernière séance du Conseil Général des AM ?

Marc Concas : Lors de la séance plénière du 18 décembre dernier, consacrée au budget primitif de l’année 2007, nous avons évoqué un dossier consacré à la promotion des stations de sports d’hiver.

Nous étions invités à voter diverses aides, réparties comme suit :

  • GREOLIERES : 50.000 €
  • ROUBION : 50.000 €
  • LA COLMIANE : 50.000 €
  • VALBERG : 150.000 €
  • AURON et ISOLA 2000 (stations du mercantour) : 753.600 €

Je me suis légitimement étonné de cette disparité de traitement entre les stations de sports d’hiver, considérant que les petites stations avaient besoin d’une aide promotionnelle conséquente et que l’aide attribuée aux stations d’AURON et ISOLA 2000 (situées dans le canton de Christian ESTROSI) bénéficiaient d’une aide disproportionnée.

J’ai indiqué à cette occasion que LE CANARD ENCHAINE avait attiré l’attention de ses lecteurs sur le versement d’une somme de 200.000 € par les stations du mercantour au journaliste de TF1 Monsieur Jean-Pierre PERNAUT, afin de permettre à celui-ci, en compagnie de son fils, de circuler au volant d’un véhicule de rallye pour participer aux diverses courses sur glace du Trophée Andros.

Il est apparu que les 753.600 € attribués à AURON et ISOLA 2000 couvraient en réalité les 200.000 € dépensés pour les loisirs de la famille PERNAUT.

En ma qualité de Conseiller Général, il était de mon devoir de dénoncer ce type de dépense inacceptable, au bénéfice d’un journaliste très en vue dans l’opinion publique, puisque présentateur du journal de TF1.

A 4 mois d’une échéance électorale majeure, j’étais particulièrement choqué de constater le curieux sens de la déontologie de ce journaliste, qui participe à des rallyes aux frais du Conseil Général des Alpes-Maritimes, présidé par un membre du gouvernement, et bras droit du candidat de l’UMP à l’élection présidentielle.

Le comportement de Jean-Pierre PERNAUT est d’autant plus condamnable qu’il anime une émission télévisée dénommée « COMBIEN CA COUTE » durant laquelle il ne cesse de dénoncer les dépenses inconsidérées et la mauvaise utilisation des deniers publics…

Il semble ainsi le plus mal placé pour donner des leçons.

J’ai également profité de cette occasion pour rappeler que certains journalistes avaient une autre conception de la déontologie en période préélectorale et j’ai salué le comportement de Marie DRUCKER qui, avouant sa liaison avec un des ministres du gouvernement, a annoncé publiquement qu’elle ne présenterait plus le journal de France 3 à compter du mois de janvier 2007, afin d’éviter toute confusion en cette période particulière.

J’ai enfin demandé à Christian ESTROSI de nous confirmer publiquement que l’information du CANARD ENCHAINE était fausse, et qu’en aucune manière, les contribuables de notre département n’auraient à offrir des loisirs à Jean-Pierre PERNAUT.

Nice Première : Qu’est ce qui a provoqué cette réaction de Christian Estrosi ?

MC : A l’évidence, il avait lu l’article du CANARD ENCHAINE, mais n’avait pas imaginé que ce cadeau fait à un journaliste pouvait naturellement être dénoncé tant par la presse que par son opposition au sein du Conseil Général. Je rappelle à toutes fins utiles que nous étions réunis pour voter le budget du Département !

Son trouble et son agacement l’ont conduit à m’injurier publiquement.

Il suffit de visionner la vidéo de la séance plénière sur le site du Conseil Général (www.cg06.fr) ou mieux encore, l’extrait de l’incident sur le blog de Patrick ALLEMAND. (www.patrickallemand.canalblog.com)

Fort heureusement, il a retiré les injures en fin de séance. Il est vrai que les injures sont les raisons de ceux qui ont tort.

NP : A votre avis, quelles sont les raisons qui ont poussé le CG à sponsoriser JP Pernaut ?

MC : Lorsque le Conseil Général sponsorise le navigateur Jean-Pierre DICK, originaire des Alpes-Maritimes, dont la famille est liée à une grande entreprise du Département et qui a une réelle excellence sportive, tous les élus sont unanimes pour soutenir cette démarche.

On cherche vainement l’excellence sportive de Jean-Pierre PERNAUT et ses liens avec notre Département…

En réalité, les raisons ne sont que politiques et en cette période particulière, il n’est pas inutile d’entretenir de bonnes relations avec un journaliste de TF1.

NP : Que reprochez-vous à cette action de communication ?

MC : Elle est très coûteuse (200.000 €), totalement inutile et de surcroît contre-productive puisque la semaine suivante, le CANARD ENCHAINE a relaté les exploits de Jean-Pierre PERNAUT et de son fils, dans son édition du mercredi 13 décembre 2006 avec pour titre « Le pilote PERNAUT à la ramasse »

Jean-Pierre PERNAUT a participé à la première compétition qui s’est déroulée sur la glace de VAL THORENS en Savoie. Sur 40 participants, Jean-Pierre PERNAUT a terminé … 40e et bon dernier ! »

Vive la communication du Conseil Général !

NP : JF Knecht a demandé des excuses au Président du CG. Qu’en pensez-vous ?

MC : J’ai demandé à Jean-François Knecht d’intervenir auprès de Christian Estrosi en sa qualité de Président du groupe socialiste.

Il lui a immédiatement demandé de retirer ses propos, ce que le Président du Conseil Général a refusé de faire.

NP : Enfin, pensez-vous que ce climat de tension soit lié à la proximité des élections présidentielles ?

MC : Le clan SARKOZY devient de plus en plus nerveux à l’approche d’une échéance électorale qui lui semblait acquise il y a encore quelques mois.

La campagne électorale qui s’ouvre s’annonce particulièrement dure mais je resterai fidèle au comportement que nous inspire Ségolène ROYAL : défendre nos idées et rester sereins en toutes circonstances.

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