

David Dion : « Peut-on, d’après vous, maitriser le réchauffement climatique ? Est-il trop tard? »
Anne-Marie Dumont : « Les informations sont contradictoires, d’où l’intérêt d’un forum comme celui-ci. Certains scientifiques, comme Claude Allègre, pensent qu’il est trop tard. D’autres disent l’inverse. De mon coté, je pense qu’il ne faut pas tomber dans le catastrophisme même si de nombreuses preuves de ce réchauffement sont avérées. Le rôle de ces débats est d’informer mais pas d’affoler. Les pouvoirs publics sont conscients de ces questions, maintenant c’est au grand public de s’en emparer. Il reste beaucoup de choses à faire. »
D.D : « L’écologie est-elle une mode ou s’inscrit-elle dans notre époque? »
A.M.D : « Tout d’abord, j’aimerais faire une précision. L’écologie n’est ni de Droite, ni de Gauche. Elle est au dessus des partis politiques même si certain mettent l’accent sur cette problématique. Je pense que l’écologie n’a jamais été une mode et qu’elle l’est encore moins aujourd’hui. Ce qui a changé, c’est qu’on ne pourra plus l’ignorer comme c’était le cas il y a 30 ans. Elle est passée dans la vie de tous les jours. »
D.D : « Qu’attendez-vous de la communauté scientifique? »
A.M.D : « Les scientifiques prennent de plus en plus conscience du décalage qui existe entre leurs travaux et leur compréhension par le grand public. Depuis les affaires du sang contaminé, de l’amiante, et de la vache folle, la population s’est peu à peu méfier de la science. SAPIENCE propose aux chercheurs de partager leurs travaux et les encouragent à débattre des ces questions éthiques avec le public. »
D.D : « Que pensez-vous de la position actuelle des médias qui ont tendance à survendre, en alarmant, les sujets scientifiques? »
A.M.D : « Il faut déjà souligner la liberté de la presse. Il existe une vraie liberté de la presse en France. Ceci étant dit, C’est un sentiment humain que de vouloir faire passer un message pour un journaliste. Dans l’ensemble, leurs articles sont bons mais attention aux titres des papiers. Ils ont tendance à être un peu trop pompeux et racoleurs pour attirer le regard et ainsi faire vendre. »
D.D : « Font-ils le lien entre les citoyens et la recherche scientifique? »
A.M.D : « Ils essayent au maximum de vulgariser l’information scientifique effectivement. Il y a un réel effort de leurs parts, surtout des quotidiens. On peut sentir une véritable volonté d’informer. Les sujets scientifiques se multiplient. La demande émanant du grand public est forte et en constante augmentation. Il faut que les médias continuent dans cette voie. »
D.D : « Constatez-vous un changement dans les mentalités? »
A.M.D : « En bientôt quatre ans de débat, je sens, à travers les questions posées, une augmentation de l’intérêt du grand public pour l’écologie et la recherche scientifique. Il y a une vraie qualité d’écoute dans les forums, mêlée à une envie d’apprendre et de se forger une opinion. Les gens arrivent déjà informés sur le sujet du débat ce qui leurs permettent de poser des questions plus ciblées. Et ainsi d’obtenir une réponse précise. »
D.D : « Quelle avenir aimeriez-vous pour l’association SAPIENCE? »
A.M.D : « Nous ne communiquons pas beaucoup mais nos forums connaissent un succès croissant. C’est bon signe. Pour l’instant, les débats n’ont lieu que dans les Alpes-Maritimes, avec l’appui des pouvoirs publics régionaux, des scientifiques et de la population. Mais nous avons l’espoir de nous élargir à la France entière. L’objectif étant de créer, à terme, une véritable citoyenneté de la science. »
