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24 avril 2024

L’Italie a un nouveau gouvernement. Quels sont les pièges qui l’attendent ?

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Le Gouvernement présidé par Enrico Letta a obtenu le vote de confiance du Parlement ( Assemblée et Sénat) et peut maintenant exercer ses prérogatives et responsabilités.
Après deux mois de crise politique, le gouvernement conduit par Enrico Letta semble répondre, au moins en partie, à la demande de renouvellement de la classe politique en Italie.


italia-drapeau.jpg Nul ne peut occulter les difficultés qui attendent le nouveau gouvernement. Celui-ci pose les bases d’une alliance qui aura du mal à dépasser sa nature de chimère mi-progressiste, mi-conservatrice, avec une ligne politique obscure et un électorat de centre-gauche en émoi, dérouté par le pacte conclu avec Berlusconi.

Ce gouvernement est du reste le fruit de l’urgence et d’un résultat électoral pour le moins nébuleux. Sans majorité tranchée et avec un Parti démocrate (Pd) – premier parti du pays – en difficulté , en raison de sa gestion calamiteuse de l’élection présidentielle.

Pourtant, ce gouvernement incarne d’une certaine manière un tournant dans le marigot de la politique italienne. D’un seul coup, presque tous les chefs de file qui ont dirigé et conditionné la vie du pays au cours de ces vingt dernières années ont été balayés.

Et l’issue est pour l’heure surprenante : le centre-gauche perd ses chefs historiques.

Pour la première fois depuis 1994, le centre-droit fait partie d’une équipe gouvernementale sans Silvio Berlusconi. Le président du Conseil sortant, Mario Monti, est lui aussi resté sur le bord de la route. On assiste sans aucun doute à la fin d’un cycle.

La moyenne d’âge des membres de l’équipe de Letta est en forte baisse par rapport au cabinet sortant. Beaucoup de jeunes et beaucoup de femmes. Avec la nomination, pour la première fois dans l’histoire de l’Italie, d’une ministre d’origine africaine. C’est là l’illustration la plus marquante des changements qui se font jour dans la société italienne et dans sa structure démographique. Toujours est-il que ces choix marquent aujourd’hui un point de non retour.

Il sera désormais difficile de revenir aux symboles de la vieille génération lors des prochaines élections ou lors de la formation d’un nouveau gouvernement. L’Italie fait place nette, une opération qui fait reculer l’un des vices typiques de l’Italie : la tutelle quasi-féodale des positions dominantes.

Pour Enrico Letta, toutefois, ce n’est qu’un premier cap. Et pour le franchir, il a dû payer le prix : il a confié le puissant ministère de l’Intérieur à Angelino Alfano, le bras droit du Cavaliere. Un ministère qui est également déterminant pour les ennuis judiciaires du leader du Pdl.

Le mal-être du centre-gauche finira par se manifester; l’affrontement de ces vingt dernières années est trop ouvert pour oublier du jour au lendemain les conflits d’intérêts, les lois sur mesure et la politique économique qui a renforcé les inégalités (10% des familles les plus riches possèdent aujourd’hui près de 45% de la richesse totale du pays).

Sans doute Enrico Letta sait-il que le principal obstacle sur sa route sera le Cavaliere. Ce sera la vraie variable incontrôlable pour le nouveau locataire de Palais Chigi.

Enrico Letta devra démontrer que ce mariage de la carpe et du lapin est utile pour le pays .

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